vendredi 30 janvier 2009

mardi 27 janvier 2009

Elle a passé tant d'heures sous les sunlights



"Elle a passé tant d'heures sous les sunlights" de Philippe Garrel (1985) avec Mireille Perrier, Anne Wiazemsky et Lou Castel.

lundi 26 janvier 2009

Happy Birthday

Il y a 25 ans pile poil était commercialisé le premier Mac.

Préhistoire numérique

Je viens de tomber sur les essais montrés en 1980 à la firme Disney pour la convaincre de produire Tron. Amusant de constater le chemin parcouru.



Quelques années plus tard, on en arrivera à ce genre de résultat (émission pédagogique de la BBC) :


Une animation datant de 1975 :


Encore plus ancien (1967) :

dimanche 25 janvier 2009

Flying nun



Un petit livre vient de paraître ("Soeur sourire, une pure tragédie", de Claire Guezengar) qui raconte l'histoire de Jeanne-Paule Marie Deckers, une jeune femme belge qui devient soeur dominicaine (Soeur sourire) dans les années 60, en plein Vatican 2 (lorsque l'Eglise tente de devenir un peu plus sexy en raccrochant les wagons péri-hippie ; elle autorise donc la messe en français, yeah). Petit livre mais qui donne envie d'aller plus loin, tant cette histoire est singulière : auteur du tube mondial "Dominique" en 1963 (même le Michel Drucker américain, Ed Sullivan, vient la filmer dans son couvent), elle cède tous ses droits à l'Eglise, par pure dévotion, jusqu'à ce qu'elle rejoigne le civil et réalise qu'elle n'a plus un sou vaillant. Elle se lance donc dans un parcours du combattant pour retrouver son public et court les routes avec sa copine (sans pour autant le revendiquer, d'ailleurs, mais le geste en lui-même peut sembler un peu avant-gardiste). Elle enregistre une suite à "Dominique", notamment un morceau défendant la pillule, mais le succès n'est pas au rendez-vous. Accablée de dettes et perdue dans un imbroglio juridique pour récupérer ses droits d'auteur, elle finit par se suicider en 1985.

vendredi 23 janvier 2009

Art vidéo

Si j'en avais la patience, je conceptualiserais une installation basée sur cette vidéo très connue mais qu'il faudrait ralentir et diffuser en boucle, sans le son IN ou juste le cri de Marie-Ange Nardi. Le regard du lion est d'emblée très perturbant, il a trouvé une proie. Il commence à tendre son corps, observe les mouvements de la présentatrice et tout à coup bondit. Le hors-champ est magnifique.

jeudi 22 janvier 2009

L'actualité de la vérité

Je regarde souvent ce dessin de Michel Foucault (signé ?). Son étrange familiarité me trouble, même si je n'ai jamais VRAIMENT lu la moindre ligne du philosophe.

mercredi 21 janvier 2009

mardi 20 janvier 2009

Un couple modèle

Extrait du film "Un couple modèle" de William Klein (1976), dans lequel une équipe de télévision filme 24h/24h la vie d'Anémone et André Dussolier. Musique groovy de Michel Colombier.

lundi 19 janvier 2009

samedi 17 janvier 2009

A Change is Gonna Come



En ces temps plus que flous, il est urgent de revenir à ses doudous et de se replonger dans la soul la plus moëlleuse, celle de Sam Cooke. Bien loin de l'urgence rock d'Otis ou des sophistications de Curtis, Sam Cooke, c'est avant tout une voix modulée et un groove souple, dérivé du gospel (qu'il a longtemps pratiqué au sein des Soul Stirrers). Prescription : à écouter sous la couette, avec les gouttes de pluie qui battent la mesure sur les toits voisins.

vendredi 16 janvier 2009

Metal hic



Hard-rock, le retour. Les Daft Punk avaient devancé la concurrence, comme d'habitude, en truffant leur house filtrée de bons vieux solos de guitare. C'était sur Human After All, en 2005, et on ne compte plus aujourd'hui les jeunes groupes flirtant avec le démon de nos années lycée, le hard-rock. Souvenirs souvenirs : alors que le feuilleton Pause Café Pause Tendresse battait des records d'audience, le hardos devait affronter le regard glacé du kid new-wave (le must du branchaga circa 85) souvent pris de fou rire devant l'uniforme jeans neige - bandana - poignet de force - baskets Americana (coupe mullet en option, ouf). En 2008 le syndrome Retour vers le futur fait rage : alors que les dinosaures ressurgissent (Guns'n'Roses, Metallica, AC/DC) et que les compétitions de Air Guitar remplissent les salles, le duo electro Justice opte pour un total look biker, MGMT recycle les plans hard-rock FM et les groupes britanniques branchés du moment exhument les synthés d'Europe. Que s'est-il passé ?

Nickki, un ancien hardos bientôt quadra, raconte : « L'autre jour, dans un square, j'ai repéré un gamin de 14 ou 15 ans, avec un chapeau, un cuir, les manches remontées jusqu'aux coudes et recouvert d'une veste débardeur en jean, avec des bracelets cloutés sur les avants-bras. Il frimait maladroitement au milieu d'un groupe de filles et garçons en jeans serrés... Je me suis revu, dans son look, son attitude, son regard. Au début des années 80, quelques grands événements pouvaient expliquer mon déguisement : l'épopée Trust, le phénomène AC/DC (plus populaires que branchés) puis la claque de 1983 (Kill 'Em All, le premier album de Metallica)... Je me demande quel est le groupe, la chanson, la mascotte, le disque d'aujourd'hui qui fait que je croise mon clone 25 ans plus tard. Peut-être n'est-ce qu'une mode justement, un accoutrement cool et dur, je ne sais pas... Ou peut-être qu'à l'époque il y avait Thatcher et Reagan... et qu'aujourd'hui Sarkozy réveille ce climat !». Va et vient générationnel, flash-back brutal, que connaît le hard-rock est symptomatique d'une époque un peu confuse, perdue entre la recherche d'elle-même et une nostalgie tenace.

Par un singulier effet de télescopage, on retrouve aujourd'hui les attributs hard-rock chez beaucoup de groupes rock ou electro branchés. L'histoire se répèterait-elle comme une farce ? Ce qui était à une époque le signe d'une tribu plutôt prolo, simple, à la recherche d'émotions musicales basiques (dérivées d'un amour pour le picon et le blues) se retrouve aujourd'hui porté au pinacle par Justice. Les héros du label Ed Banger ont conquis la planète entière (voir le DVD A Cross The Universe) à grands renforts de gimmick dérivés du hard-rock : nappes de claviers, effets de manche, attitude de mauvais garçons. Tout y est ou presque, de la moustache à la Lemmie (Motorhead) au perfecto, pour un résultat finalement proche d'Ozzie Osbourne (Black Sabbath) en plus propret et surtout sans les frasques, ou juste ce qu'il faut pour susciter le frisson chez les adolescentes. Ne parlons même pas de l'emblème scénique du duo, cette énorme croix à la signification ambiguë (clin d'œil au fan de Funeral doom metal qui sommeille en chacun de nous ?). Parmi les parrains putatifs du duo, il faut surtout citer Metallica et leur célèbre slogan « …And Justice For All », décliné en solide argument marketing pour la croisade des deux Parisiens.

Metallica est certainement le plus fascinant groupe de la planète hard-rock, qui a connu la gloire et le doute, le succès multiplatiné (plus de 100 millions d'albums vendus depuis ses débuts) et l'impasse artistique et humaine. Chez eux, le hard-rock (rock épais, prolongation monstrueuse du blues) mute en heavy métal (voire trash métal, selon les chapelles) : les rythmes sont trempés dans l'acier, les guitares en V enchaînent les solos à une vitesse infernale et l'imagerie est évidemment très sombre. Metallica, c'est du costaud, du rock de super-héros (notamment avec le Black Album de 1991) mais qui nous font le coup de la rédemption en 2005 avec le documentaire Some Kind Of Monster : on y voit les ogres mis à nus, en crise, englués dans un douloureuse thérapie de groupe et peinant à surmonter les dissensions accumulées avec le temps et le succès. Les héros tatoués sont en réalité des colosses aux pieds d'argile et l'identification turbine à plein régime, entre voyeurisme et nostalgie. En septembre 2008, Metallica publiait son neuvième album studio, Death Magnetic, qui reprend avec hargne les rênes du métal. Encore mieux : totalement lessivé il y a quelques années, le groupe connaîtra dans quelques semaines l'honneur suprême du jeu vidéo « Guitar Hero », qui permettra aux jeunes fans comme aux plus déplumés de rejouer note pour note les solos de Kirk Hammett (bon courage…).



Mais le come-back qui rassemble tout le monde, de l'esthète au rocker tatoués, c'est celui de AC/DC. Angus Young et son gang d'écoliers millésimés sont eux aussi revenus l'automne dernier, mettant fin à huit années de silence, avec l'efficace Black Ice. L'album était précédé du single « Rock'n'Roll Train », grand véhicule power-rock dont le clip est réalisé grâce à un … fichier Excel ! En novembre, AC/DC (qui signifie au choix « courant continu/alternatif » ou « à voile et à vapeur »), donnait en prélude de sa tournée mondiale un show maousse au Madison Square Garden. Effets pyrotechniques dignes des superproductions hollywoodiennes (un train en carton-pâte traverse la scène sur « Rock'n'Roll Train »), solos d'Angus perché à 15 m de hauteur : les sexas regagnent avec fracas leurs galons de maître des forges rock. Et mettent accessoirement une grosse tape dans le dos de tous leurs suiveurs qui les avaient enterrés un peu trop vite.

Après des années durant lesquelles les ordinateurs ont ringardisé les guitares et inversement, le rock et l'electro font aujourd'hui bon ménage au sein de la génération Ipod. Hard-rock et techno, grunge et culture hippie, le mode random fait des siennes et les groupes branchés d'aujourd'hui ont des allures de savants fous cool, qui empruntent sans vergogne à leurs aînés, en oubliant au passage de tuer le père. Les emprunteurs en chef de l'année sont les très médiatiques MGMT. Les Américains ont ainsi réussi le hold-up parfait, en dépoussiérant les foulards de maman et les chemises de papa pour commettre un rock FM strictement 70s qui mélange saillies hard et ambiances hippie. Bref, on mélange tout, et tant pis pour le rock, qui n'avance pas d'un iota.

On ne dira pas la même chose de la fort alerte scène britannique qui explosera véritablement cette année : Metronomy, Foals et Late Of The Pier ont en commun l'art de trousser des mélodies immédiates, très pop, et des les saloper fissa à coups de synthés vintage. Ces groupes sont revêtus bien entendu de l'attirail 80s de rigueur (blousons colorés près du corps, épaisses lunettes, figures géométriques collés un peu partout). Le hard-rock convoqué ici (mâtiné de Gary Numan) a plus à voir avec « The Final Countdown » (Europe) qu'avec le rock prolo de Motorhead. Pour couronner le tout, 2008 a vu les inénarrables mini-Kiss (une bande de nains spécialisés dans les reprises play-back de leurs idoles peinturlurées) s'émanciper pour interpréter leurs propres compositions. Et l'art contemporain, jamais avare de recyclage, de surfer sur la vague : le photographe Peter Beste vient d'exposer à Los Angeles son travail autour de la scène metal norvégienne. Un courant qui ne s'est jamais tari, pour le meilleur et pour le pire et qui, à sa manière (grimaces, torches et rites sataniques) boucle la boucle et promet des lendemains qui déchantent. Dans l'air du temps ?

dimanche 11 janvier 2009

India Song


Chanson,
Toi qui ne veux rien dire
Toi qui me parles d'elle
Et toi qui me dis tout
Ô, toi,
Que nous dansions ensemble
Toi qui me parlais d'elle
D'elle qui te chantait
Toi qui me parlais d'elle
De son nom oublié
De son corps, de mon corps
De cet amour là
De cet amour mort
Chanson,
De ma terre lointaine
Toi qui parleras d'elle
Maintenant disparue
Toi qui me parles d'elle
De son corps effacé
De ses nuits, de nos nuits
De ce désir là
De ce désir mort
Chanson,
Toi qui ne veux rien dire
Toi qui me parles d'elle
Et toi qui me dit tout
Et toi qui me dit tout

mercredi 7 janvier 2009

On est mal


Chaque nouvel album d'Animal Collective est l'occasion de réviser ses cours de tectonique musicale. Merryweather Post Pavilion est de loin leur meilleure odyssée, qui plonge résolument dans des océans sonorisés en son temps par Brian Wilson pour en ramener des perles post-psychédéliques aux harmonies souvent insensées. Je n'ai jamais compris comment il est possible de leur résister.
A priori il n'y a pas de clip pour ce nouvel album, donc petite sélection d'incunables, en attendant avec impatience le concert parisien du 16 janvier.

Lion In A Coma (morceau de Merryweather Post Pavilion) :


Water Curses :


Comfy In Nautica (morceau de Panda Bear interprété par Animal Collective) :

dimanche 4 janvier 2009

Odetta (ou un début d'année sur les chapeaux de roue)

Pendant que ce blog dormait, tout engourdi par l'arrivée de l'hiver et de la crise, il se passait des trucs dans la vraie vie. Je viens notamment d'apprendre, un mois après, le décès d'Odetta, célèbre voix folk/blues des charnières années 50 et 60, et figure de proue de la lutte pour les droits civiques des noirs américains. Elle figurait dans le documentaire consacré à Dylan par Scorcese en 2005, No Direction Home, au titre d'influence de Bobby, et il est difficile de ne pas être saisi par les accents à la Screamin' Jay Hawkins option gorge profonde de ce Water Boy éructé d'une voix râpée par la vie. So long Odetta.